Selaković: Le manque de volonté de Priština de mettre en œuvre ce qui a été convenu pesant sur le dialogue

31. jan 2022.
Le ministre serbe des Affaires étrangères Nikola Selaković a déclaré aujourd'hui que le dialogue de Bruxelles entre Belgrade et Priština définit clairement les obligations qui doivent être mises en œuvre dans le processus de normalisation des relations, et tandis que Belgrade a rempli ses obligations, Priština déclare ouvertement qu’elle n’y voit aucun intérêt.

S'exprimant sur TV Pink, Selaković a déclaré que la prochaine visite conjointe de l'envoyé spécial du président américain pour les Balkans occidentaux Gabriel Escobar et de l'envoyé de l'UE pour le dialogue entre Belgrade et Priština est certainement importante, mais il reste à voir à quel point elle sera efficace dans ce sens.

Le ministre Selaković a dit que le fait est que les États-Unis souhaitent soutenir les efforts de l'UE et de Lajčák pour poursuivre le dialogue entre Belgrade et Priština, mais a également indiqué que depuis l'arrivée d'Albin Kurti au poste de chef du gouvernement des institutions intérimaires d’administration autonome à Priština, il n'y a pas de dialogue essentiel.

-Le dialogue essentiel est alourdi par l'absence de tout type d'intérêt et de volonté de Priština de mettre en œuvre ce qui a été convenu jusqu'à présent et ce qui est leur engagement. Leur engagement est de former l’Association des municipalités serbes conformément à l'Accord de Bruxelles. Belgrade a rempli ses obligations avec dévouement, et Priština non seulement ne l’a pas fait, mais elle dit publiquement, haut et fort,  qu'elle ne le fera pas, a dit le chef de la diplomatie serbe.

Interrogé sur le «modèle belge» pour la formation de l’Association des municipalités serbes, qui est évoqué publiquement, le ministre Selaković a dit que l'accord de Bruxelles définit clairement les compétences de l’Association des municipalités serbes et que le plan d’action indique très précisément ce que Belgrade doit faire et ce que Priština doit faire.

-Priština a essayé de changer le contenu de l'accord de Bruxelles avec une sorte de jeu, en jouant une histoire de l’examen de la constitutionnalité de l'accord. Le fait est qu'ils cherchent une raison et un prétexte suffisants. Les pays occidentaux qui devraient faire pression sur Priština évitent de le faire de manière efficace et juste, ils ont initialement soutenu au maximum la politique de Kurti, a dit le chef de la diplomatie serbe.

Comme il l'a souligné, l'un des sujets des entretiens avec Escobar et Lajčák sera la tenue d'élections en avril au Kosovo-Metohija, sur laquelle Belgrade insistera.

-Nous insisterons là-dessus, cela fait partie de la mission de l'OSCE d'assurer le déroulement sans entrave du processus électoral, a déclaré le ministre Selaković.

Interrogé sur la création de la dite unité territoriale-administrative entre l'Albanie et le Kosovo-Metohija, à 30 kilomètres de profondeur, le chef de la diplomatie serbe a déclaré que ce n'était qu'une des occasions de voir à quel point ils garderont silence à Bruxelles et ne pas réagir à une telle chose, on peut y voir leur hypocrisie et leur double-face par rapport aux défis auxquels sont confrontés les Balkans occidentaux.
-Comme ils passent outre toutes les annonces concernant la Grande Albanie, ils passent outre de tels processus, et les Albanais des deux côtés de la frontière travaillent assidûment sur ce type de rapprochement, a dit le ministre Selaković.

Concernant la situation en Bosnie-Herzégovine, le chef de la diplomatie serbe a indiqué que la Serbie respecte l'Accord de paix de Dayton en tant que  son garant et l'intégrité territoriale de la Bosnie-Herzégovine au même titre que l'intégrité territoriale de la République Srpska.

Il a également fait référence à l'échec des négociations de la veille sur la réforme de la législation électorale à Neum, qui, selon lui, n'ont pas donné de résultats, mais ont montré qu'il y a plus de problèmes en Bosnie-Herzégovine et que la République Srpska n'est pas le seul, le principal et le problème-clé.

-Il est important pour la Serbie d'avoir une situation politique stable dans l’entourage, a relevé le ministre Selaković, soulignant que nous pouvons voir à partir des situations de crise dans la région à quel point la stabilité politique est précieuse et significative en Serbie, car elle est presque non-existante dans la région.

Selon lui, la stabilité politique a permis à la Serbie d'être l'économie à la croissance la plus rapide d'Europe, d'enregistrer le niveau le plus élevé d'investissements directs étrangers, de réduire le chômage et d'être reconnue sur tous les méridiens comme un partenaire crédible avec lequel les pays veulent coopérer.

-Afin de préserver notre position, il est important d'améliorer notre coopération et c'est pourquoi nous nous intéressons à la stabilité des pays de la région, a dit le ministre Selaković, soulignant que la Serbie est un pilier de la stabilité politique dans cette partie de l’Europe et qu’elle a été reconnue comme une force motrice du développement des Balkans occidentaux et  comme un État qui, avec le sérieux de son leadership, peut avoir un effet calmant et positif sur toutes les tendances de la région.

Suite aux informations sur la préparation de l'assassinat du président de la Serbie Aleksandar Vučić, le ministre Selaković a déclaré que nous disposions de sources et de preuves très crédibles que l'assassinat avait été préparé et que tout soupçon à l'égard de ces informations devait être dissipé.

-Nous sommes un pays où le Premier ministre a été tué à un moment donné, c'est la première chose qui montre qu'une telle chose est possible, a dit le chef de la diplomatie serbe, déclarant que la sécurité des plus hauts responsables de l'Etat doit être au plus haut niveau.