Gouillon: L'interdiction faite au président Aleksandar Vučić de se rendre à Jasenovac fait peur et elle est inacceptable

20. juil 2022.
L'interdiction faite au président Aleksandar Vučić de se rendre à Jasenovac fait peur et elle est inacceptable, a déclaré aujourd'hui Arnaud Gouillon, directeur du Bureau de coopération avec la diaspora et les Serbes de la région.

Gouillon a souligné que Jasenovac est le mot serbe pour l'holocauste, qui comprend non seulement cela, mais aussi tous les endroits où des Serbes, des Juifs et des Roms ont été tués dans la NDH d’alors.

-Refuser la visite est terrible et inacceptable. A chaque fois ils avancent la contre-vérité comme quoi ce n'est pas le bon moment. Je pense que n'importe quel jour est bon, le jour de l'action «Tempête» est également bon pour visiter le site du martyre des Serbes, a-t-il déclaré pour TV Pink.

Gouillon relève que la Serbie a réagi comme il se doit et qu'il est important que la réaction soit claire et sans ambiguïté.

-Si on lâchait prise maintenant, ils demanderaient encore plus, toujours un prétexte, a-t-il déclaré.

Il a estimé qu'il était important pour la réconciliation que les pays se respectent et a dit que la Serbie respectait la Croatie, qui en l’occurrence a montré ne pas respecter la Serbie.

-S'il n'y a pas de respect, il n'y a pas d'accord, s'il n'y a pas d'accord, nous ne pouvons même pas nous réconcilier, a-t-il dit.

Gouillon a appelé les citoyens à visiter Jasenovac – «le lieu saint de la souffrance», car personne n’en sort intact.

Il s'est dit surpris par certaines télévisions, où après tout les historiens croates qui minimisent Jasenovac sont remerciés et il a estimé qu'il serait impossible en Bosnie-Herzégovine de ne pas arrêter le programme si quelqu'un minimisait le nombre de victimes de Srebrenica.

-C'est la preuve que la société serbe est tolérante et que la liberté des médias est grande, si une telle chose est possible, a-t-il déclaré.

Gouillon a récemment rendu visite aux enfants serbes de Mostar, et maintenant il a déclaré que les 4.000 Serbes qui y vivent pourraient être un facteur de réconciliation entre les communautés ethniques majoritaires.

Il a indiqué que la Serbie travaillait dur pour mettre en place et soutenir des cours facultatifs pour les enfants serbes dans plusieurs pays et qu'il était très important que ces enfants visitent la Serbie aussi souvent que possible.

-Il est important de s'occuper des questions de statut du peuple serbe là-bas, mais aussi de donner aux enfants des souvenirs pour toute la vie, a-t-il dit.

Il a relevé que l'organisation humanitaire Solidarité Kosovo, qu'il dirige, a investi un total de 110.000 euros dans la rénovation de trois écoles, et que bientôt 42 enfants des enclaves serbes du Kosovo seront au bord de la mer à Tivat.

-Pour eux c'est plus que des vacances, c'est de la liberté, c'est ce que nous voulons leur offrir, a dit Gouillon.