Mexique: Texte écrit par l'ambassadrice Conić à l'occasion du Jour de l’Armistice

12. nov 2021.
Le prestigieux quotidien mexicain ContraRéplica a publié un texte écrit par l'ambassadrice de Serbie au Mexique Tatjana Conić intitulé «La Serbie célébrant le 11 novembre, Jour de l’Armistice», que nous transmettons dans son intégralité:

«Si vous demandez aux citoyens de Serbie aujourd'hui quel est le moment historique de la plus grande victoire, mais aussi la plus terrible des souffrances du peuple serbe, la plupart répondront sans hésiter qu'il s'agit de la lutte héroïque de notre pays pour la liberté pendant la Première Guerre mondiale 1914-1918, alors connue sous le nom de Grande Guerre. Ce fut un tournant dans l'histoire récente de la Serbie, une période de sacrifice général, et en même temps une partie indélébile de la mémoire collective de notre peuple.

Dans ce conflit, les femmes serbes, ensemble avec les hommes, ont partagé l'effort de guerre et la souffrance, non seulement en prenant soin de leurs familles et de leurs biens, mais en combattant avec un fusil à la main ou en travaillant comme infirmières dans les moments difficiles, en soignant les blessés et en traitant les épidémies horribles qui dévastaient les rangs alliés.

Le rôle de la Serbie, qui a perdu près de 60 % de sa population masculine pendant la Grande Guerre, son héroïsme et ses souffrances, resteront inscrits dans l'histoire du monde, tandis que les grandes victoires militaires serbes continueront d'être étudiées dans les écoles militaires, en particulier celles sur Cer et Kolubara de 1914, ou la percée du front de Thessalonique le 15 septembre 1918.

Cependant, la plus grande victoire du soldat serbe est peut-être la victoire de l'humanité sur la violence, quels que soient les terribles tourments qu'ils ont endurés. Pour citer un grand ami serbe, témoin des souffrances serbes de la Première Guerre mondiale, le Suisse Archibald Reiss, qui disait alors : «Combien de fois pendant la guerre les ai-je regardés ramener des soldats ennemis capturés épuisés de faim et, au lieu de maltraiter ces gens qui leur ont brûlé des maisons et massacré femmes et enfants, les soldats serbes avaient pitié de leur sort et leur donnaient le dernier morceau de pain de leurs poches.»

Le 11 novembre 1918, jour où l'armistice avec l'Allemagne fut signé dans un wagon de chemin de fer français à Compiègne, est donc célébré dans la plupart des pays qui ont donné leurs victimes dans ce terrible conflit mondial, dont la Serbie. Ce jour-là, la fleur de Ramonda Nataliae brille sur le revers des citoyens serbes, symbole de la souffrance serbe, mais aussi de résurrection. Une fleur qui ne pousse que dans les Balkans, et qui, même complètement sèche, reprend vie avec quelques gouttes d'eau, tel un phénix. Nous le portons toujours avec fierté aujourd'hui, en nous souvenant de nos glorieux ancêtres et de notre histoire victorieuse.