Ninčić: la Serbie portée sur la préservation de la paix et de la stabilité, même si le souvenir de 1999 est encore douloureux

24. mar 2022.
La représentante permanente de la Serbie auprès de l'OSCE et d'autres organisations internationales, l'ambassadrice Roksanda Ninčić, a participé aujourd'hui à Vienne à la 1364e session du Conseil permanent de l'OSCE.

Dans son intervention l'ambassadrice Ninčić a rappelé qu'il y a 23 ans en ce jour, l'OTAN, sans l'approbation du Conseil de sécurité de l'ONU, a lancé une agression contre la RF de Yougoslavie, soulignant que cet acte était une violation de la Charte des Nations Unies, l'Acte final d'Helsinki et une enfreinte à l’ordre juridique international.

Ninčić a déclaré que les forces de 19 pays ont effectué environ 2.300 frappes aériennes, y compris des attaques avec des bombes à sous-munition et des munitions à l'uranium appauvri sur 995 objets civils.

-148 bâtiments résidentiels et 62 ponts ont été détruits, tandis que 300 écoles, 20 hôpitaux, 176 sites du patrimoine culturel, ainsi que des installations de chauffage et des systèmes d'approvisionnement en eau à travers le pays ont été gravement endommagés. Au cours des 78 jours de la campagne impitoyable, environ 2.500 civils ont été tués, dont 89 enfants, a souligné Ninčić, relevant que chacun de leurs noms est un symbole de honte pour les responsables de cet acte insensé.

L'ambassadrice Ninčić a rappelé que la plus jeune victime, Bojana Tošović de Merdare, n'avait que 11 mois, évoquant aussi Marko Simić, deux ans, de Novi Pazar, décédé dans les bras de son père, et Milica Rakić, trois ans, qui a été tuée dans la salle de bain lors d'une attaque à la bombe à fragmentation sur Batajnica.

Dans son intervention, l'ambassadrice a évoqué le fait que le droit humanitaire interdit les actes de violence, les attaques et les représailles contre les installations civiles, rappelant que la clinique d'obstétrique et de gynécologie de la rue Višegradska et la maternité du centre médical Dragiša Mišovic ont été endommagées à Belgrade, ainsi que des hôpitaux et des centres de santé à Ćuprija, Aleksinac, Raška, Prokuplje, Čačak, Mitrovica, Leposavić et Priština.

Ninčić a indiqué que 15 civils ont été tués et 44 blessés dans l'attaque contre le train de voyageurs dans la gorge de Grdelica, rappelant que l'OTAN a qualifié ce meurtre de masse d' «accident». Elle a ajouté que l'OTAN a bombardé un pont rempli de personnes revenant d'un service dominical à Varvarin, tuant 10 personnes et en blessant 17, et que des bombes à fragmentation ont été larguées sur un marché en plein air bondé à Niš lorsque 15 civils ont été tués et 16 en ont été blessés.

-Le siège de la Radio-Télévision de Serbie à Belgrade a été intentionnellement touché par un projectile le 16 avril, tuant 16 employés. Ceci, certes, était une violation flagrante de toutes les normes reconnues en matière de sécurité et de protection physique des journalistes, a dit l'ambassadrice de Serbie près l'OSCE.

L'ambassadrice de Serbie auprès de l'OSCE a déclaré que la destruction de la raffinerie de pétrole et des usines chimiques dans les zones densément peuplées autour de Belgrade a causé des dommages environnementaux à long terme et irréparables, ce qui, comme elle l'a indiqué, viole l'article 35 du Protocole additionnel à la Convention de Genève . Elle a également pointé la violation de l'article 54 du Protocole additionnel à la Convention de Genève, soulignant que l'OTAN a largué des bombes au graphite sur cinq centrales électriques serbes, qui ont désactivé 70% du réseau électrique du pays.

Ninčić a indiqué que jusqu'à 15 tonnes de munitions à l'uranium appauvri ont été déversées en RF de Yougoslavie, soulignant que l'utilisation de ces munitions entraîne des conséquences graves permanentes pour la santé et pollue l'environnement sur une longue période.

L'ambassadrice a déclaré que l'utilisation d'armes à sous-munitions et d'autres armes explosives pose un grave danger pour les civils des décennies après leur utilisation, mais aussi que les munitions non-explosées peuvent avoir de graves conséquences socio-économiques.

-Malgré d'énormes efforts de déminage, y compris une aide internationale importante, les armes à sous-munitions non- explosées continuent de constituer une menace sérieuse dans une zone de plus de 1.000.000 mètres carrés, doublée d’une menace des bombes et des missiles non-explosés sur le sol et les cours d'eau à 150 endroits dans la Serbie centrale, a relaté Ninčić.

L'ambassadrice Ninčić a conclu son intervention en déclarant que le traumatisme de cette agression militaire illégale est toujours présent, mais que la Serbie est attachée à la paix, à la stabilité, à la préservation sans réserve de l'intégrité territoriale et de la souveraineté et au règlement diplomatique de tous les conflits et différends dans l'espace de l'OSCE.