HAPPY TV – Dačić: Le plus important est d’avoir au plus vite une désescalade de la violence au Kosovo

15. déc 2022.
Le ministre des Affaires étrangères de la République de Serbie Ivica Dačić fut l'invité de l'émission matinale de Happy Télévision.

Dačić a évoqué la rencontre de la veille avec le représentant spécial américain pour les Balkans occidentaux Gabriel Escobar.

Escobar a déclaré que la formation d'une association des communes serbes est une question urgente et qu'elle devrait être résolue dès que possible.

Dačić dit qu'il n'est pas surpris par cette déclaration et que cette attitude se répète depuis longtemps. Il a également noté que l'approche des États-Unis concernant cette question est très correcte.

-Escobar a utilisé la formulation de l'accord de Bruxelles, qui est en notre faveur. Il a dit que l'accord était juridiquement contraignant. Certains autres représentants européens ne sont pas aussi fermes sur cette question. Baerbock m'a dit qu'aucun Premier ministre du Kosovo n'accepterait la formation de l'association des communautés serbes. Or, lorsque l'accord de Bruxelles a été signé, Hashim Thaçi était le Premier ministre. C’est lui qui l'a signé. Le paradoxe est que pour certains il y a un accord de Bruxelles et pour d'autres il n'y en a pas. Le président Vučić a énuméré tous les accords internationaux et a demandé quel accord était acceptable pour eux. Il est évident que Priština ne veut le respect de quelconque accord, et c'est là que la poursuite du dialogue est remise en cause. Dans les documents issus du Sommet de Thessalonique, il est fait référence à la Résolution 1244. Toutes les affirmations selon lesquelles les accords et les résolutions ne seraient pas d'actualité ont pour fonction d'encourager Kurti à ne rien accepter et à poursuivre son agenda. Dans les prochains jours, on travaillera sur la désescalade, et ce n'est qu'alors que nous pourrons parler de sujets plus sérieux basés sur l'accord de Bruxelles, a déclaré le ministre Dačić.

Dačić a commenté la position de la communauté internationale concernant le retour des Serbes du Kosovo dans les institutions de la province du sud.

- Ce n'est pas du tout une situation simple. Les Serbes n'ont nulle part et aucun moyen de retourner dans les institutions. Les représentants de la communauté internationale ont déclaré que le plus gros problème en ce moment est Kurti. Ils pensent que tant que Kurti sera au pouvoir, il n’y aura pas de respect de l'accord de Bruxelles.

Dačić a déclaré qu'il n'était pas surpris par les affrontements entre supporters qui se sont produits après le match entre la France et le Maroc. Il a noté que la politique envers les demandeurs d'asile est quelque chose qui pèse davantage sur une Europe déjà lourde.

Le ministre a déclaré qu'il n'est pas certain de ce qui se passera avec le soi-disant Kosovo après sa demande d'adhésion à l'UE.

-Sziijártó m'a personnellement promis qu'il voterait contre! La question est de savoir s'il y aura un vote déjà ou si la présidence tchèque le posera comme une question de procédure...

En ce qui concerne l'orientation prise par la Serbie en matière de politique étrangère, le ministre a dit:

- Nous devons mener une politique étrangère équilibrée basée sur les principes du droit international. Cette question de l'harmonisation avec l'UE n'est pas seulement une question liée à la Russie. Notre peuple est dégoûté quand quelqu'un parle de sanctions. Nous-mêmes avons été victimes de sanctions. Je parle ici d'intérêts politiques. Il est très important de savoir qui votera et comment dans les fora internationaux. Cela ne sert à rien que nous ayons des pays qui n'ont pas reconnu le Kosovo alors qu'ils n'ont pas voté pour cela. Si nous devions imposer des sanctions à la Russie, cela signifierait-il que le Kosovo n'entrerait pas dans l'ONU? Bien sûr que non. Rien ne changerait si nous imposions des sanctions à la Russie, sauf que nous perdrions des voix sur lesquelles nous pouvons compter. Par conséquent, nos décisions sont souveraines et nous les prenons indépendamment de la pression des deux côtés - a déclaré Dačić.

Le ministre Dačić a une fois de plus indiqué que la chose la plus importante pour résoudre la crise actuelle au Kosovo-Metohija est d'arrêter une nouvelle escalade de la violence.

- Aujourd'hui, c'est la session du Conseil européen, tous les dirigeants de l'UE sont à cette réunion, et la situation au Kosovo sera certainement discutée. Certes, Lajčák et Borrell informeront de ce qui se passe - a conclu le ministre Dačić.

Source: Happy