Starović à Bled sur les priorités de la politique étrangère de la Serbie

30. aoû 2022.
Le secrétaire d'État aux Affaires étrangères Nemanja Starović s'est exprimé aujourd'hui au Forum stratégique de Bled sur les priorités de la politique étrangère de la Serbie, principalement dans le contexte de l'intégration européenne, mais aussi sur la position de la par rapport à la guerre en Ukraine.

Starović, qui a participé au panel du Forum stratégique de Bled «L'élargissement de l'UE aux Balkans occidentaux - Le vieux sentiment d'un nouveau départ» a déclaré à Tanjug que la participation au Forum stratégique de Bled était une bonne occasion de présenter les priorités de la politique étrangère de la Serbie, d'abord dans le contexte des intégrations européennes qui, selon lui, sont peut-être le thème principal du forum de cette année.

-Il y a eu beaucoup de discussions sur la Serbie au cours des deux jours précédents, et finalement, à la clôture du forum, nous avons eu l'occasion de présenter les lignes directrices de base de notre politique étrangère. J'ai évoqué le fait que l'adhésion à part entière à l'UE est la vocation stratégique à long terme de la Serbie, que nous sommes un pays qui se trouve dans une phase avancée des processus d'adhésion, un pays qui a ouvert 22 des 35 chapitres de négociation, et que nous sommes le premier pays à accepter pleinement la nouvelle méthodologie du processus d'adhésion, a indiqué le secrétaire d'État.

Toutefois, ajoute-t-il, il a également relevé que, comme on le dit souvent, «il faut être deux pour danser le tango» et que l'engagement de la Serbie dans les réformes qui l'attendent et dans lesquelles elle a fait des progrès importants, notamment en modifiant en début d'année la Constitution, ne suffit pas pour assurer un niveau supérieur d'indépendance judiciaire.

Ce qu'il faut, ajoute Starović, c'est surmonter ce qu'on appelle souvent la fatigue de l'élargissement à Bruxelles même, parmi les membres de l'UE, afin que le processus puisse enfin arriver à son terme.

-Un côté de cette histoire de fatigue de l'élargissement est la fatigue de l'adhésion parmi les citoyens, à la fois de la Serbie et de tous les pays des Balkans occidentaux, et il est très utile d'être honnête, d'admettre quels sont les défis qui nous attendent pour que nous puissions ensemble chercher des solutions pour eux, souligne-t-il.

En ce qui concerne les intégrations européennes de la Serbie, on a beaucoup parlé lors du forum de la nécessité de normaliser les relations entre Belgrade et Priština, et Starović dit que le plus important est que la Serbie s'engage dans le processus de négociation, qui est menée sous les auspices de l'UE, et selon le mandat obtenu à l'Assemblée générale des Nations Unies.

-Nous sommes conscients qu'il n'y a pas d'alternative au processus de négociation, et nous ne sommes pas la partie qui a recours aux mesures unilatérales, en particulier des mesures unilatérales qui conduisent à la déstabilisation sur le terrain et qui impliquent leur mise en œuvre violente. Je pense que plus ou moins tout le monde dans l'UE en est conscient, qu'ils soient prêts ou non à le dire et à le formuler de la même manière que nous, observe Starović.

En tout état de cause, souligne-t-il, le temps qui vient sera semé d'embûches en ce qui concerne la situation au Kosovo-Metohija, car «l'autre partie à la table des négociations» recourt très souvent à des mesures unilatérales, et c'est quelque chose qui peut également être considéré comme un comportement type de Priština au cours de la dernière année et demie.

Starović souligne également que le plus grand défi auquel la Serbie est confrontée est de préserver la paix et la stabilité dans la région, tout en protégeant les droits et les intérêts de la population serbe vivant au Kosovo-Metohija, tout en ne nuisant en aucune façon aux intérêts vitaux de la Serbie.

En ce qui concerne le fait que la Serbie a été discutée au Forum stratégique de Bled dans le contexte de la guerre en Ukraine, Starović exprime sa satisfaction d'avoir eu l'occasion lors du dernier panel d'indiquer quelles sont les lignes directrices de base de Belgrade lors de la discussion de ce conflit.

-J'ai profité de l'occasion pour répéter que pratiquement dès le premier jour où la guerre a commencé, la Serbie a adopté une position ferme et de principe basée sur des valeurs universelles communes - la préservation de l'intégrité territoriale des États internationalement reconnus, et qu'en ce sens nous avons condamné l'invasion russe de l'Ukraine dans de nombreux fora internationaux, mais que nous ne sommes pas prêts à nous joindre aux sanctions contre la Fédération de Russie pour plusieurs raisons, a déclaré Starović.

Comme il le dit, certaines des raisons pour lesquelles la Serbie n'impose pas de sanctions à la Russie sont son opposition de principe à l'utilisation de sanctions économiques comme outil de mise en œuvre de la politique étrangère, mais aussi le fait qu'en tant que pays qui n'est pas encore un membre de l'UE, il n'a pas le type de stabilité politique et économique qui résulte de l'adhésion à l'UE.

-Les conséquences d'imposer des sanctions à la Fédération de Russie seraient catastrophiques pour notre économie, et comme nous l'avons vu pendant la crise du covid, nous serions livrés à nous-mêmes, a conclu Starović.

Source/Photo: Tanjug