Starović: L'UE devrait convenablement valoriser nos efforts

17. nov 2021.
Le secrétaire d'État aux Affaires étrangères Nemanja Starović a déclaré aujourd'hui qu'il est très important que la Serbie poursuive les réformes, mais aussi que l'UE valorise convenablement tous nos efforts.

S'exprimant à la RTS, Starović a souligné que le ministre des Affaires étrangères Nikola Selaković avait reçu à Bruxelles des messages positifs du commissaire européen Olivér Várhelyi et qu'en tant qu'ami de la Serbie, il faisait beaucoup pour accélérer notre processus d'adhésion, mais que l'UE et ses États membres en décident.

Starović a dit que le dernier rapport de la Commission européenne est très favorable à la Serbie, peut-être le meilleur de ces dernières années, et qu'il contient des recommandations sur l'ouverture de deux groupes thématiques de chapitres d'ici la fin de l'année.

A l'occasion de la prochaine rencontre entre le président de la Serbie Aleksandar Vučić et le président de la Russie Vladimir Poutine à Moscou, Starović a déclaré qu'il s'agirait de la 19e rencontre officielle des deux présidents et que ce fait témoigne d'une bonne dynamique des rencontres et des relations.

-Tous les sujets politiques les plus importants seront sur la table, mais l'essentiel de la réunion est la crise énergétique et la question de l'approvisionnement énergétique de la Serbie, a dit Starović.

Pour le moment, comme il l'a dit, la Serbie a un prix du gaz favorable, mais il est tout à fait certain qu'il sera légèrement plus élevé à partir du début de l'année prochaine.

Starović a déclaré qu'il existe une certaine dose d'optimisme prudent chez le président Vučić, que des travaux sont en cours pour préparer la rencontre avec le président russe dans l'espoir que la Serbie puisse obtenir le prix qui serait le plus favorable d'Europe.

-Il est certain que la crise énergétique va durer quand on parle de gaz et d'électricité, et il est important d'assurer la stabilité énergétique. Je pense que nous sommes sur la bonne voie, mais un travail ciblé est nécessaire dans les prochains jours, dit le secrétaire d'État au ministère des Affaires étrangères.

Se référant au dialogue entre Belgrade et Priština, Starović a dit qu'il n'y avait pas eu de tour de dialogue en effet à Bruxelles hier, car il n'y avait pas eu de réunion des équipes techniques en raison du refus de Priština de discuter de ce qui devait figurer sur l'ordre du jour.

A ses dires, l'UE s'est engagée à ce que le sujet à discuter soit la mise en œuvre des accords atteints jusqu’ici, et qu'il n'aurait pas pu y avoir de réunion directe des délégations, car il n'y avait pas d'accord sur l'ordre du jour.

-Cela n'aurait même pas de sens que des délégations se réunissent dans la même salle si elles ne discutaient pas de ce qui devait être à l'ordre du jour, à savoir la formation finalement de la Communauté des municipalités serbes huit ans et demi après le premier accord-cadre de Bruxelles,  a relevé Starović.

Starović dit que c'est pourquoi l'UE, en tant que médiateur dans le dialogue entre Belgrade et Priština et garant de l'accord de 2013, devrait enfin recourir à une sorte de mesures punitives contre la partie de Priština afin de protéger sa crédibilité, et souligne que il n'est pas normal et soutenable que la Serbie soit conditionnée sur sa voie européenne par l’avancée dans le processus de négociations avec Priština, alors que de l’autre côté, il n'y a pas de ce genre de conditionnement envers Priština.

Starović estime que Bruxelles et Washington et tous les autres acteurs les plus importants de la communauté internationale doivent faire tout ce qui est en leur pouvoir pour empêcher une nouvelle mise en œuvre de mesures unilatérales et violentes par Priština dans cette situation.

-Je pense qu'il y a un niveau élevé d'inquiétude et de préoccupation concernant la possibilité pour Priština de continuer avec de telles mesures, bien sûr on parle de la sous-station Valač, une tentative de s'en emparer par la force. Il est très important que des avertissements arrivent de tous les niveaux à Priština que quelque chose comme ça ne sera pas acceptable et que quelque chose comme ça doit être empêché à tout prix, a indiqué Starović.

Il a souligné que si l'UE ne sanctionne pas Priština, qui a une position rigide et peu constructive, le processus de négociation n'a pas de perspective et il n'est pas possible de discuter de la normalisation des relations, ni d'imaginer un nouvel accord sans appliquer ce qui était convenu avant.

Interrogé sur la déclaration répétée d'Albin Kurti selon laquelle la Communauté des municipalités serbes n'est pas conforme à la prétendue «Constitution du Kosovo» et que la Serbie devrait modifier sa Constitution en raison du préambule stipulant que le Kosovo-Metohija fait partie intégrante de la Serbie, Starović a dit que l'amendement de la Constitution serbe sera réalisé dans le domaine de la justice et qu'il n’en est pas question de changer le préambule.

-Les déclarations de Kurti ne sont pas nouvelles, il parlait ainsi pendant qu'il était dans l'opposition - c'est sa vision dans laquelle il est nécessaire de remettre à zéro le dialogue et que les accords ne sont pas valides. C'est un défi adressé non seulement à Belgrade, mais de plus en plus à Bruxelles. Bruxelles devrait y avec des mesures très sérieuses et des mesures de sanction. Je ne vois pas comment cette impasse dangereuse pourrait être arrêtée, a dit Starović.

De ce fait, comme il l'a déclaré, il ne voit aucune perspective et possibilité d'une réunion au plus haut niveau politique d'ici la fin de l'année.

-Je crains que le dialogue ne soit absolument dans une impasse et qu'il appartienne désormais en premier lieu à l'UE, mais aussi aux autres acteurs de la communauté internationale de résoudre cette question, avant tout avec Priština. Pour que le dialogue ait un sens, les deux parties doivent y être prêtes. Nous n'avons pas d'interlocuteur pour le dialogue pour le moment, a dit Starović

Interrogé sur les annonces de Kurti concernant l'armement et l'introduction du service militaire obligatoire pour tout le monde au Kosovo-Metohija, y compris les Serbes, Starović a déclaré que ces annonces de Kurti étaient «tirées à vide» et qu'il était tout à fait certain qu'il n'y aurait pas de recrutement de Serbes dans la prétendue «Armée du Kosovo».